Dimanche 27 juin 2004, j'ai participé au 2ème Marathon du Mont-Blanc.

(Ici le profil complet sur carte IGN, 2 Mo).

C'était une expérience formidable ! Cf. compte-rendu et photos ci-dessous.

Running Attitude juillet-août 2004, p. 97

Il y a donc deux mondes dans la galaxie de la course à pied. D'un côté les courses à plat sur asphalte, de l'autre, les trails et autres courses en nature, de préférence en montagne. Avec le marathon du Mont-Blanc, j'ai joué les agents doubles. Je ne vais pas déserter les marathons " à plat " car je suis inscrit pour celui de Berlin et compte faire ceux de Vienne, New York et Londres, mais j'ai vraiment goûté à quelque chose de nouveau, que j'ai hâte de retrouver.
Il faut le dire, le marathon du Mont-Blanc n'a pas grand-chose à voir avec les autres marathons. D'abord, l'objectif pour l'immense majorité des participants est avant tout de finir et ce, en profitant au maximum du lien unique qui nous rapproche ce jour-là de la montagne. Nous gravissons les deux versants de la vallée qui enserre Chamonix, d'abord avec le col des Posettes, près de Vallorcine, côté Mont-Blanc, ensuite avec l'ascension vers Planpraz qui offre un panorama exceptionnel sur la massif, avec notamment l'aiguille du midi. Il n'y a d'ailleurs pas que la vue qui nous ravit. Fin juin, différentes essences se remarquent le long du parcours. Les pieds aussi ont leur compte : que c'est agréable de courir sur un tapis d'aiguilles de pins après avoir traversé quelques pierriers !

Une médaille de plus pou rla collec' !

Les montagnards sont aussi là le long du parcours. Bien sûr, il y a moins de spectateurs que le long du marathon de Paris, mais quelle gentillesse ! Cela contraste avec les promeneurs grincheux du bois de Boulogne, à la fin du marathon de Paris. A chaque ravitaillement, tous les trois kilomètres environ dès le km 7, on est personnellement encouragé. Avant un passage délicat au cours d'une descente, un bénévole est là pour nous avertir. A la traversée de chaque hameau, les Savoyards sont là pour nous encourager. Certains ont même le temps de lire notre prénom sur notre dossard et gagnent ainsi quelques sourire de coureurs.

Dans la course, personne ne pense au chrono. Certains courent d'ailleurs sans montre. Une grande différence avec les marathon à plat, c'est aussi que lors d'une épreuve de ce genre, avec 2240 m de dénivelée positive (soit 7 tours Eiffel empilées les unes sur les autres), tout le monde marche lorsque ça monte trop fort. Je ne sais d'ailleurs pas si les deux premiers, les seuls à avoir mis moins de 4h, ont tout fait en courant. En tous les cas, j'étais environ dans les premiers 20% de la course, et lorsque cela montait fort, tout le monde marchait. Au début, marcher permet de reprendre des forces. C'est d'ailleurs amusant de voir qu'on gagne beaucoup en reprise dès que le sentier redevient à peu près plat. Jusqu'au 30ème kilomètre, on repart en se sentant vraiment reposé. Sur les 520 coureurs arrivés, la moyenne est de 5h49, on comprend que ces périodes de marches sont nécessaires.

En ce qui me concerne, la marche était de rigueur en montée car j'abordais cette course avec beaucoup d'appréhension. J'étais assez anxieux car une semaine auparavant, lors d'une course en côte (cf. 8ème course de la Revanche) je m'étais fait une élongation au mollet, apparue le lendemain de la course. Je n'avais donc pas couru de la semaine et sur les conseils d'un médecin du sport, je courrais avec des talonnettes dans les chaussures, ce qui me permettait de me ménager en montée mais me gênais un peu en descente. Je n'étais vraiment pas sûr de finir et craignais de me faire un claquage ou, pire, une déchirure ; c'est pourquoi j'ai apprécié cette prudence générale chez les coureurs, consistant à marcher dès les premières fortes côtes. Le marathon du Mont-Blanc m'a ainsi mis sur la voie de la sagesse !

Mon ami Joachim m'a d'ailleurs aidé sur cette voie : nous avions le même objectif (finir sans bobo et jouir du paysage). Nous avons fait les 25 premiers km ensemble, en discutant assez souvent. Ensuite, Joachim est descendu plus vite que moi du col des Posettes mais nous nous sommes retrouves quelques kilomètres plus loin.

A quelques minutes du départ

 

Le trajet repéré par ma montre GPS :-) Il n'y a qu'à cliquer dessus.

Cette carte a été faite grâce au site GPS Visualizer (que je recommande vivement)

 

Les derniers métres de grimpe avec Bruno !

L'arrivée à Planpraz était dure : plein soleil avec quelques 250 m de dénivelée positive à gravir en un peu plus de deux kilomètres. Heureusement, les 150 derniers mètres étaient à plat, ce qui permettait tout de même de finir en courant ! J'ai mis 5h05 mais curieusement, ma récupération a été bien plus facile que pour les 3h du marathon de Paris ! C'est aussi ce qui me fait aimer tant les courses en montagne. Les variations dans le type d'effort (course à plat, en montée, marche mais aussi course en descente) semble rendre l'ensemble beaucoup moins traumatisant pour les muscles. Aucune courbature le lendemain ! Dès le mardi j'ai repris la course. Je compte cependant profiter des deux mois d'été pour lever un peu le pied car j'ai couru 1400 km depuis le début de l'année 2004.

 

Prochaine course fin septembre pour le marathon de Berlin, le plus magique des marathons à plat d'après ce qu'on dit… A suivre donc !