Samedi 17
juin 2023, j'ai couru le Mozart Ultratrail : 82 km avec 4300m de
dénivelé. Ce fut très dur.
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Ce fut la plus longue course de ma vie : 17h02 ! Tout est
parti d'un message de mon amie Isa sur WhatsApp quand j'étais au soleil à
Avignon, le 16 février 2023 "J'ai envie de m'inscrire au Mozart Ultratrail à
Salzbourg, c'est 82 km, tu l'as déjà fait ?". J'ai d'abord regardé s'il n'y
avait pas une distance plus courte car j'aime bien les distances entre 42 et
55 km mais il n'y avait que 105, 82 ou 39 km (puis des distances plus
courtes qui ne valent pas le coup, pour moi, d'aller à Salzbourg). Je me
suis donc inscrit ce jour-là sur le 82 km et je suis monté en puissance dans
mon entraînement, passant de 65 km/ semaine à 85-90 sur les deux derniers
mois. C'était très plaisant !
Le vendredi 16 juin Caro, Anton et moi arrivons donc à Salzbourg et logeons
dans une maison reconvertie en hôtel ouvert (tout est ouvert, la maison
comme les chambres, avec salles de bain et cuisine partagées).
Lever 4h40, petit-dèje en commun avec Simon, un jeune coureur belge engagé
sur la même distance que moi. Départ à 5h15 pour aller rejoindre à pied le
départ des bus.
5h45 navettes pour le départ à Fuschl-am-See où nous arrivons à 6h15.
Discussions avec quelques coureurs/coureuses dont des Polonais, une
Française (Anne-Sophie que je retrouverai), un Costa-Ricain de 60 ans et
beaucoup d'autres. C'est très international, une soixantaine des pays
représentés...
Départ de la course à 7h du matin, je pars avec Simon avec qui je ferai les
deux premiers km.

Je m'étais préparé une carte plastifiée avec le profil, les ravitos (aux km
7,4 ; 12,5 ; 20,3 etc.), les points pour abandonner facilement ("BUS" écrit
en rouge), le lieu où je retrouverai mon "drop bag" (sac qu'on laisse au
départ et qui nous permet de piocher dedans au km 52 pour changer de
t-shirt, éventuellement de chaussures, recharger le tél. avec un powerbank
perso etc.). J'avais aussi fait figuré les points d'assistance médicale (km
51,2 ; 61,5 et 72) dont je n'ai heureusement pas eu besoin. J'ai souvent
consulté ce document pour voir où j'en étais. Comme vous le voyez, le
dénivelé est surtout dans la première moitié. A mi-distance, j'avais déjà
fait 2/3 du dénivelé. Sur la carte, en bas, en rouge, j'avais mis aussi les
barrières horaires. Impératif de passer ces ravitos avant les horaires
indiqués. Aucun problème de ce côté-là, heureusement.

Et voilà la carte sur laquelle figurent en vignettes les photos que j'ai
prises (visibles en grand dans l'album)
:

Au premier ravito j'ai pris un gâteau énergétique à 200 kCal mais je sentais
bien que c'était insuffisant. J'ai pris un de mes gels aussi, mais c'était
trop peu.
A ce premier sommet (ci-dessous) j'étais encore assez frais.

Là aussi :

La montée au Schafberg du 33ème au 37ème km m'a complètement rincé ! 750m à
grimper sur 4km, je n'avais pas assez d'énergie.
Au sommet, impossible de manger, tout me dégoûtait. Même en descente, après,
j'avais du mal à courir.
Arrivée de nouveau à St-Gilgen, j'ai fait une pause pour aller me baigner !
Quand on espère finir la course en 15h (c'est ce que j'espérais), où est le
problème de prendre 5' pour se rafraîchir ?
J'ai même pris le temps de me faire prendre en photo avant de remettre mes
chaussures (je me suis baigné en short de course)

Plus tard, en forêt, je me suis arrêté dans un petit café perdu au milieu de
nulle part, j'ai pris du jus de pomme coupé avec de l'eau pétillante, ça
passait.
Rapidement, c'est devenu très dur : je me suis forcé une fois à prendre un
gel, c'est passé mais c'était largement insuffisant. Une seconde fois,
aussitôt le gel en bouche, j'ai eu envie de vomit, je me suis arrêté et j'ai
vidé mon estomac. Pas l'idéal pour une journée où j'ai dépensé autour de
8500 kCal.
Les 25 derniers kilomètres, je ne pouvais plus courir et parfois même, en
montée, j'avais du mal. Je suis parti du ravito "Hof" (62 k) en compagnie
d'Anne-Sophie, on prévoyait de finir ensemble en marchant mais j'ai dû la
laisser filer. Je l'ai retrouvé au 72ème km, au ravito de "Koppl". Là j'ai
pris de la soupe aux vermicelles et raisins secs, c'est passé et ça m'a
donné de la force pour la suite. Je suis repassé devant Anne-Sophie et j'ai
découvert au km 75 cette vue sur Salzbourg. Il devait être 22h.

A l'arrivée, à 00:02, après 17h de course, on était pris en photo. La
délivrance !

Je finis 241ème sur 387 partant.e.s. Il y a eu 71 abandons (soit 18%). Sur
la course la plus longue, de 105 km, il y a eu 30% d'abandons (485
arrivé.e.s sur 690).
Pour
d'autres photos et celles ci-dessus en meilleure résolution, voir
l'ALBUM