La maratona della bellissima Citta di Roma

Le marathon de Rome du 13 mars 2005 en bref : 2h59'25, 330 ème sur 8076 coureurs classés, soit 4ème sur 100.

 

Attention, c'est un marathon piégé. Un marathon très difficile quand on ne vit pas à Rome. Pourquoi ? Parce que la plupart des coureurs arrivent le vendredi soir ou le samedi matin (comme moi), et la ville est irrésistible. Irrésistible de beauté avec son centre historique qui se visite à pied et ses hauteurs (Villa Borghese) où l'on se promène avec tant de plaisir. Irrésistible aussi d'un point de vue gastronomique, à moins de concevoir une journée sans passer dans quelques trattoria et gelateria. Même le samedi soir, c'est difficile de se limiter à des " pasta bianca "…

Bref, la plupart des coureurs non-Romains arrivent le dimanche matin avec un peu de poids superflu et des jambes déjà bien fatiguées.

En ce qui me concerne, je suis parti de chez moi avec femme et enfants le samedi à 6h du mat. Le train de l'aéroport de Fiumicino à la gare de Rome avait 45 minutes de retard au départ. Benvenuto in Italia ! A 11h, nous étions dans notre hôtel (Hotel Orlanda que je recommande au passage, 150 euros à 5 entre la gare et Colisée (départ du marathon), recommandé chaque année dans le routard). Le temps d'aller au village marathon (métro+train) et de revenir dans le centre (Piazza del Popolo), il était 13h. Premier resto en plein air de l'année (8°C de plus qu'à Vienne), visite de la Ville avec les trois enfants (9, 6 et 2 ans, pour ceux qui l'ignorent)… Assez crevant à tout point de vue.

 

 

Une bonne heure de " repos " à l'hôtel (quand même avec trois enfants dans 20 m²) et une sortie au resto du coin. On a choisi un resto indien où le chef m'a cuisiné les pâtes (blé complet) que je m'étais amenées.

Lever 6h le jour J, après une mauvaise nuit (trois fois j'ai cru que j'avais oublié de me réveiller). Petit-dèje léger (thé & flocons d'avoine déjà imbibés de lait la veille), petit entraînement (levers de genoux, talons-fesses etc. bonnes sensations). Vers 7h30 j'ai accompagné le reste de la famille à la salle de petit-déjeuner et vers 8h je suis descendu le long de la via Cavour, vers le Colisée. Cette descente avait quelque chose de grisant. La convergence de 10 000 coureurs dans toutes les artères de la ville, le soleil, déjà printanier… Li gladiatori !

J'avais un des premiers dossards, juste derrière les " pros ". J'ai donc pris le départ juste derrière eux. Ayant comme objectif la barre des trois heures (A Paris j'étais 50 secondes au-dessous, à Berlin 34 secondes au-dessus), je visais de tourner entre 4'10 et 4'20, autorisant un 4'30 sur les deux derniers km. En fait, j'ai un peu répété l'erreur de Berlin, à savoir partir trop vite. A Berlin, fin septembre 2004, j'avais fait le premier semi en 1h25 et le deuxième en 1h35, à Rome, 1h27 et 1h32, c'est mieux mais loin d'être idéal. C'est très dur de se ménager au début car beaucoup de coureurs partent trop (encore bien plus que moi) ! Surtout les Ritals, "et que je papote", "et que je frime en tournant à 4'05 au kil"… et que je m'arrête au 35ème ! Le fameux mur a attrapé les Ritals comme les mouches sur le ruban ;-) Ca pleurnichait presque "mama mia" sur les bas-côtés autour de " Piramide Cestia ". Ceci dit, au final le premier est un Italien, devant deux Kenyans, mais je pense ici à ma catégorie qu'on pourrait qualifier de "sérieux marathoniens amateurs". Je finis en 2h59'25, 330ème sur 8076 coureurs classés (plus de 10 000 inscrits mais il y en a environ 2 000 qui ne finissent pas ou qui ne prennent pas le départ). Je suis aussi 15ème français sur 373… Objectif " autour de trois heures " atteint, et l'idée d'être passé une deuxième fois sous la barre mythique des 3h pour mon quatrième marathon me donne entière satisfaction. Mais revenons à Roma, la bellissima Citta.

 

 

After

   

Le parcours est complètement magique (cf. ce parcours donné par mon GPS de course, le Garmin 201 qui a mesuré 42,3 km, pas mal!). On passe partout! Colisée au départ, Via del Fori imperiali, piazza Venezia, Circo massimo, les quais le long du Tibre, passage derrière Saint-Pierre, à nouveau les quais jusqu'à la Mosquée (à 10 km au nord du centre). Là ce n'est pas aussi joli que dans le centre mais l'ambiance est excellente dans la course. Vers le 15ème, je n'ai pas trouvé de bouteilles comme aux autre, à la fin du ravitaillement, j'ai donc pris à l'arrachée, sans m'arrêter, une grande bouteille qui était en réserve, qu'on s'est partagé ensuite avec deux autres coureurs à qui j'ai proposé " acqua ? ". Aux ravitos, il y avait d'ailleurs un mélange de gobelets et petites bouteilles. Malgré mes profondes convictions écolo, je préfère de loin la bouteille, qu'on prend en courant (comme à Paris), alors que le gobelet m'oblige de marcher 2 ou 3econdes si je ne veux pas en perdre les trois quarts.

Après le passage au nord, on replonge dans le centre historique : Plazza Navona, montée ver Plazza Popolo, on y contourne l'obélisque, redescente vers la place d'Espagne (on laisse heureusement sur notre gauche les grands escaliers), fontaine de Trévise, encore plazza Venezzia, descente vers Piramide Cestia, sepulcreto ostiense (complètement au sud, à 5 km), puis remontée vers le Colisée ou se juge l'arrivée...

Les 5-7 derniers kms ont été très (très) durs... à partir de la descente sur Via Ostense. A partir du 37ème, je commençais à compter à l'envers " plus que 5 km à faire en moins de… pour passer sous la barre ". Je faisais cependant attention à attendre 200 m pour compter, ces fameux 195m qui m'ont fait rater la barre à Berlin - 2h59 et quelques au 42ème, 3h00'34 à la fin. Vers la fin justement, à Rome au 42ème, alors que je m'apprêtais à faire le dernier quart de tour le long du Colisée, j'ai entendu dans les hauteurs "Allez Jérôme - Allez Papa"... Magique aussi !

 

Last but not least, la médaille !