Samedi 10 juin 2006, j'ai participé au 7ème marathon alpin du Liechtenstein

Un marathon contre la coupe du monde de foot

Ce récit n'est pas dédié à tous les amateurs de foot en pantoufles devant leur télé (qui nous polluent la vie depuis déjà 4 jours), ni aux bourrins qui jouent au foot agressivement. A vrai dire, j'ai couru blessé à la cuisse à cause d'un tournoi de foot en salle, la coupe du monde… des diplomates, organisée à Vienne par l'Ambassade d'Ukraine, à laquelle participaient huit autres pays. Pas un match sans que je prenne des coups et même contre la Suisse, pourtant les plus sympas, j'ai pris une béquille… qui m'a fait boiter jusqu'à la veille du marathon. Ajouté à cela, le fait que j'ai eu une sinusite avec fièvre etc. le week-end précédent, vous comprendrez alors que j'ai hésité à faire le déplacement. Parti en train de nuit le vendredi de Vienne (Autriche), je suis arrivé à 7h15 à l'autre bout du pays, à Feldkirch, tout près de la Suisse et du Liechtenstein. Le départ était à 9h le samedi matin, le temps pour moi de prendre deux bus, réglés comme des métronomes, ou plutôt des horloges suisses.

 

 

 

Tout est parfaitement organisé dans ce petit marathon, avec un peu plus de 500 participants de 19 pays (!) pour cette 7ème édition. Puces maisons, larges espaces pour se changer, toilettes en nombre et pourtant, inscription possible jusqu'à 8h45. Le nec plus ultra : massages AVANT la course (aussi après, bien sûr) ! J'en ai bien profité pour optimiser la préparation de ma cuisse.

J'y allais vraiment pour le paysage et pour retrouver mon ami Joachim, grâce auquel je me suis à la course à pied, en juin 03. On a fait ensemble La Rochelle 03, Paris 04, Mont-Blanc 04, Jungfrau 05 et Vienne 06. Il vit à Paris et Berlin, moi à Vienne, on se donne rdv sur des marathons européens, le prochain sera d'ailleurs le Médoc.

 

Les 10 premiers kms sont à plat, moitié route, moitié chemins en forêt, à une altitude de 500 m. Parfait pour discuter le coup, s'échauffer, prendre ses marques… prendre aussi quelques photos et déconner un peu (rétro-running, sprints inopportuns et blagues avec les spectateurs). Les choses sérieuses commencent à Vaduz (la capitale), montée agréable en forêt, passant au bord du château. C'est là que j'ai attendu mon ami Joachim pour une photo souvenir. Ensuite, on s'est donné rdv à l'arrivée. Je suis monté assez vite jusqu'au semi (cela monte tout le temps, sauf 1 km de plat au 15ème), au départ en forêt, puis dans un superbe paysage de montagne.

J'ai vraiment retrouvé ce que j'aime dans les courses en montagne : la détente et l'absence totale de stress. Ca monte trop ? On marche ! Envie de prendre une photo (je cours avec un jetable) ? Pas de problème, je peux même poser et demander à un coureur de me prendre ! Aucun esprit de compétition entre les coureurs. Bien sûr, je pense qu'une certaine émulation devait régner entre les dix premiers pour le podium mais pour tous les autres, toujours un mot gentil, des encouragements etc. D'ailleurs, lorsque le chemin est étroit, genre sentier de randonnée, si j'entends quelqu'un courir derrière moi, je lui demande s'il veut passer devant et beaucoup d'autres font pareil. C'est reposant pour l'esprit. Le contraire de la hargne entre les nations, exacerbée la coupe du monde de foot, avec son cortège de magouilles, dopages et affaires diverses qui anesthésient les masses.

Le trajet selon mon GPS (nord en haut, pas comme ci-contre!)zoom

 

Dans un course en montagne, tout n'est que calme et volupté. Je vous laisse imaginer les cascades en sortant de la forêt, les alpages qui se découvrent, les fleurs… et les névés. Deux passages où nous avons couru dans la neige, au mois de juin, sur une dizaine de mètres !

J'ai toujours couru jusqu'au 32ème (en 3h, incluant les pauses photos etc.). Ensuite, content que ma cuisse ait tenu, j'ai été sage, marchant presque toujours en côte et trottinant à plat ou en descente. Je finis en 4h25, 114ème sur 544 coureurs classés. J'étais tranquille, assez en forme à l'arrivée.

Bon ravitaillement à l'arrivée, comme d'ailleurs sur l'ensemble du parcours et - magie d'une organisation excellente - à peine nous dirigions-nous, Joachim et moi, vers le stand de retrait des sacs, que deux jeunes femmes souriantes en sortaient, pour nous remettre nos effets personnels. A la vue de nos dossards, elles avaient anticipé. Les organisateurs, excellents, avaient aussi prévu des douches chaudes, comme à l'arrivée du Jungfrau d'ailleurs. C'est TRES agréable ! On a pris deux bus pour rejoindre Feldkirch en terre autrichienne où j'avais repéré un resto sympa et on a fêté notre marathon à la Franziskaner (bière blanche).

Encore un plus pour ce marathon : on peut sans problème y aller en train et bus. Ce coin de l'Europe est sans doute le mieux doté en transports en commun (même le week-end). C'est donc aussi un marathon écolo, sans bagnole. Seul hic : pas de médaille mais un lion en cristal sans intérêt et un t-shirt en textile fonctionnel.

Joachim vous salue !
Last but not least : aucune courbature le lendemain. Un vrai régal par rapport aux marathons sur asphalte. Le dimanche, j'en ai profité pour faire un petit foot amical improvisé, dans le Prater (grand parc à Vienne de 6 km²), avec des Egyptiens et un Algérien, sans compter les buts, avec nos enfants, le tout dans une ambiance détendue et pacifique, on se serait cru à la montagne.