Contre-perf' et/ou effet de la chaleur ?

Mon premier marathon de Vienne, le 22 mai 2005.

 

Pas si facile que ça en fait de 'courir à domicile'. Il y a des avantages évidents dans la préparation en général - le repos des jours précédents, la connaissance du parcours ou l'accès aisé - mais aussi des inconvénients, car on se prend à espérer une bonne perfe, un record perso. Dans mon cas j'avais aussi envoyé un courriel à pas mal d'amis et connaissances précisant mes temps de passage espérés sur la carte du parcours (ci-contre), ce qui mettait un peu la pression.

Le jour J, ambiance très sympa avec bonne sono dans les sas. Je courrais avec Adrien, (alias Driou sur le site Courir le Monde) où j'ai fait sa connaissance, il y a plus d'un an. On s'était déjà vu trois fois pour des courses (dont deux marathons) et on s'était aussi entraînés ensemble fin décembre. Il partait à Vienne pour découvrir ce marathon sans espérer la méga-perfe, lui qui venait déjà de faire 2h40 à Paris six semaines auparavant. Il m'offrait un accompagnement perso pour le premier semi. Un vrai cadeau entre coureurs. On était tous les deux en sas préférentiel, juste derrière l'élite. Dès le sas, la chaleur a commencé à m'inquiéter : 20°C à 9h30 du matin…

Départ un peu étrange, une minute en avance, nous privant du décompte collectif habituel des secondes. Bon début de course cependant, trois secondes de moins sur le premier kil', encore 12 sur le 2ème qui s'expliquent par une descente puis rythme assez régulier (le site marathonaustria permet de préparer des plans de courses assez intelligents, selon que l'on veut partir lentement ou assez rapidement, prendre un peu de risque ou pas etc.).

Rapidement, vers le 7ème ou le 8ème, je remarquais que je transpirais beaucoup (cf. photo ci-contre au 10ème). Il faisait chaud, trop chaud ! J'ai donc modifié peu à peu mon objectif : "adieu les 3heures ou moins, essayons plutôt de finir sans se faire mal, quitte a faire 3h10 ou plus ". Cette capacité de modifier mon objectif de course dans le premier tiers m'a réconforté. Rien ne servait de s'obstiner vers un but ce jour-là inatteignable, autant rester sage et changer son fusil d'épaule ! D'ailleurs, le trajet n'était pas si plat que ça… légère côte en quittant le ring vers le château de Schönbrunn, que j'ai d'ailleurs à peine vu (on l'a dans le dos, cf. photo). Au km 15, je signalais déjà 1'06 de retard à Driou, autant dire une petite éternité pour un coureur sérieux qui vise la barre des 3h.

Encore 31 km ?! Déjà trop fatigué

la force tranquille... Adrien était bien en forme !

Au km 17, mes fils aînés Clément et Nathan nous ont tendu comme prévu des bouteilles d'eau. Sympa ! D'ailleurs, le placement des ravitos perso n'est pas adapté aux coureurs qui visent de ne pas s'arrêter aux stands. On ne trouve pas assez facilement sa bouteille avec son petit drapeau… Adrien a décidé à ce moment (km 17) de partir en solo pour essayer de passer sous les 3h. L'accélération a dû être trop brusque car finalement il a fait lui aussi son deuxième semi en près de 1h43, finissant en 3h12 (contre 3h14 pour moi). Je crois que j'ai pas mal souffert jusqu'au semi, atteint en 1h31. Après, cela allait mieux. Merci les enfants !

Le vent qui soufflait à 40-50 km/h en allant vers le Prater était dur, me confortait en fait dans ma décision. J'étais donc assez bien pour le trajet à l'intérieur du Prater, malgré les différents croisements. Sur l'allée principale (Hauptallee), j'ai entendu l'arrivée du premier , Mubbarak Shami, en 2h12 et quelques. Même les Kenyans (qui courent plutôt en 2h08) souffraient de la chaleur.

Hourah, plus que 19 km ! Comme Michel était là avec son apareil et qu'il n'avait pas pu me prendre, rien de tel que 50 m en rétrorunning pour rattraper ça ;-)

L'arrivée est absolument magique. Dès le dernier km, la foule est en délire, le parcours passe sous des tentes rafraîchissantes… et les derniers 200m, c'est de la folie ! Arrivée Heldenplatz, littéralement la " Place des héros " ! Sur mes cinq marathons " asphalte " (La rochelle, Paris, Berlin, Rome et Vienne), c'est celui qui a la plus belle arrivée ! Du coup, j'ai piqué un sprint (emballement disait-on autrefois) et j'ai rattrapé un coureur qui venait du marathon en relais.

Au Prater... "action pur"

Au détour d'un virage

 

Cliquer pour voir les ombres !"C'est le sprint... final..."

Résultat côté chrono : 3h14'00, 327ème sur 5221 arrivés sur 6709 partants… (=6è français sur 127). Le résultat est un peu décevant, mais l'expérience est enrichissante. Il y avait la chaleur bien sûr (26° à l'arrivée), mais peut-être aussi une préparation insuffisante (allures spécifiques pas assez différenciées, peu de fractionné…). Une chose est sûre, je me réjouis déjà de mon marathon en montagne, en Suisse (le 10 septembre), où je retrouverai mon ami Joachim (avec lequel j'ai couru mes trois premiers marathons). Les courses en montagne, c'est moins de contraintes de chrono, pour des efforts plus agréables, bien différents, plus variés…

Un peu KO mais content !

Une photo pour CLM !

Prochain marathon de Vienne le 7 mai 2006, gîte et couvert au premier coureur sympa qui s'inscrira !

La médaille !

 

Prost ! Santé !

PS/ Deux autres sites où l'on trouve des photos sympa, celui-ci et celui-là !