Sixième et dernier marathon de l'année 2008 !On n'est pas raisonnable quand on est passionné ! Un peu déçu de mes 2h51'25 à Berlin, juste au-dessus de mon " personal best ", j'avais décidé de rempiler quatre semaines plus tard à Venise. C'était - je le reconnais - dans l'idée de parvenir cette fois-ci sous les 2h51, car à Berlin j'étais parti trop vite, suivant mon ami Joachim qui était parfaitement affûté. Du coup, j'avais fait sa course (du moins les deux premiers tiers), pas la mienne. Je pensais alors, à Venise (marathon où j'avais établi mon chrono à 2h51'03, en 2006), partir en 4' au kil, passer le semi en 1h24'30 (contre 1h23'30 à Berlin) et parvenir comme ça à taper dans les 2h50.Avant le départ, je discute comme d'habitude avec plein de gens sympas : Kevin, un anglais très british que je rattrape dans les ruelles de Venise, à l'aube. On est allé en courant tranquillement jusqu'aux bus qui nous amenaient à Stra, près de Padoue, pour le départ. Ensuite, dans le bus, un Français, Jean, et un psychiatre italien qui m'a exposé l'intérêt de la coure à pied (du moment que le sport est pratiqué au moins trois fois par semaine), comme antidépresseur. Peu enclin au corporatisme, il dit d'ailleurs " c'est plus efficace que des visites régulières chez pas mal de mes collègues… ".Dans le sas vert des " moins de 3h ", j'ai rencontré un anglais qui vit à NY, très cool, " travel writer ", avec un t-shirt des " New York Flyers ". Pas mal d'espace pour s'achauffer un peu, bonne ambiance, musique lieu au choix, cuivres d'une fanfare iltiare :-( ou groupe de rock local sur le côté :-) Quand on se positionne vers le départ, je rencontre encore quelques français, Jean-Yves, de Saint-Nazaire, 51 ans, qui comme moi court 5-6 marathons dans l'année, dans les mêmes temps. Il y avait aussi deux autre Français des Hauts-de-Seine, pas mal de Français en tout !Le départ est donné ! Zut, je rate le panneau du premier kil', je rattrape Jean-Yves, parti un peu vite, lui non plus, n'a pas vu le 1er kil. Pas grave. Je passe le 2ème en 7'38 : ZUT ! C'est bien trop rapide, cela fait du 3'49 au kil. C'est important de ne pas rater le premier kil ! J'arrive alors à rétablir la vitesse, 3'56 au 3ème, 4'01 au 4ème mais 3'50 au 5ème. Temps intermédiaire, 19'35 pour 5 km, c'est pas si catastrophique que ça. Je parviens à courir entre 3'53 et 4'02 jusqu'au 10ème. Le moral est bon. Entre 10 et 15, un drôle de sentiment m'envahit : je me sens bien à l'aise et tourne entre 3'59 et 4'03. Parfait ! Mais en même temps, un doute s'installe : "c'est bien, je suis au rythme que je veux, mais est-ce parce que j'arrive à me freiner ou bien parce que je ne peux pas aller plus vite ?" Les 10 km en 39'19 et les 15 en 59'27, c'est nickel. Je passe le semi en 1h24'24, je suis content… mais j'ai l'impression de ne pas pouvoir accélérer. Pas grave, pas besoin ! Oui, mais quand même, je fatigue… et je me mets à avoir mal au bide ! Caro (ma femme) m'avait bien dit, la veille, que j'abusais du pesto et du pecorino sur les pâtes ! Rapidement, le mal au ventre m'empêche de bien courir. Je me laisse doubler par pas mal de coureurs et commence à réfléchir pour trouver un moyen de m'alléger. A New York, c'était il y a un an, il y avait des toilettes sur le parcours, là, rien ! J'ai donc improvisé, à deux reprises, dans le parc Giuliano et… sur le pont de la Liberté qui relie Mestre à Venise ! |
(suite)Voyant bien que c'était râpé pour le "personal best", je pensais finir sans me faire trop violence sous les trois heures, comme je l'ai fait à Prague, deux semaines après Vienne (en 2007) ou à Vienne, trois semaines après Paris, cette année. Mais non, ces arrêts dus à des nécessités d'ordre physiologique (!) m'ont pris du temps, je finis en 3h00'41, assez content quand même. L'arrivée sur Venise est toujours aussi magique et j'ai été très heureux de voir Caroline et mes trois enfants à 500m de l'arrivée. C'est Caro qui a pris la photo en haut de cette page, merci !Prochain marathon, a priori Paris en avril ! Là je tâcherai de mieux me préparer !Des chiffres ? 190ème sur 5326 coureurs arrivés (6500 inscrits !), soit dans les 3,6%, sachant qu'il y avait une cinquantaine de "pros" (dont 10 Kényans/Ethiopiens aux 10 premières places !). J'étais 94ème au 5ème kil, 97ème au km 10 102ème au km 15, 113ème au semi etc., cf. ce certificiat |
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La veille de la course, panique, pas de gels à la "marathon expo" ! Du coup, j'ai été jusqu'à Mestre, le samedi, pour en chercher, courant partout dans la ville (marche rapide mais quand même, pas cool !). J'avais quitté ma famille à 16h et devais les retrouver à 18h place Saint Marc. Arrivé à 17h40 à la gare, pas le temps de prendre un vaporetto, j'y suis allé à pied, marche rapide, encore. Passant sur le Rialto, j'ai vu cette lumière fantastique et j'ai dégainé mon appareil photo, prenant à peine le temps de m'arrêter. Le résultat est la photo que je préfère depuis bien longtemps. Je l'ai appelée "Omaggio al Canaletto". |
Du récit précédent (2006) : Arrivée MAGIQUE dans Venise au 39ème ! Un pont est spécialement construit sur le Canal grande. Juste avant, une pancarte "14 bridges to the goal". Ah quand même ! En fait, les ponts sont presque tous équipés de longues rampes en bois (tous sauf deux). Du coup, alors qu'on en est à 39,5 km, on ne voit plus passer le temps. Pont, pont, "Bravi", Place Saint-Marc à gauche, pont, "Forza", superbes façades, "Bravi", pont, foule enthousiaste.
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